Interview facebook

GROUPE LECTEURS – AUTEURS :

LA PASSION DES MOTS

__________

INTERVIEW AUTEUR

Jean-François ZIMMERMANN

JM :

  • Bonjour à tous

Notre ami Jean-François ZIMMERMANN a récemment accepté de répondre à mes questions. Je partage donc l'entretien que nous avons réalisé à l'issue duquel vous pourrez poser, si vous le souhaitez, vos questions à Jean-François qui y répondra selon ses disponibilités.

JM :

  • Bonjour Jean-François. Comment vas-tu? Es-tu prêt à «subir mon petit interrogatoire»?

Jean-François :

  • Il ne s'agit pas de subir, mais de dominer le sujet !

JM :

  • Peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître?

Jean-François :

  • Il a neigé sur mes tempes depuis une bonne quinzaine d'années, Je suis un vieil homme âgé de 75 ans, à la jambe fatiguée, mais à la plume encore alerte ! Je suis né parisien et j'ai passé l'essentiel de mon existence en Bretagne pour échouer près de Lille depuis une douzaine d'années. Autour de moi, les rangs s'éclaircissent, mais je me console en me disant que lorsque tous les cons auront disparu, je me sentirai moins seul...

JM :

  • Peux-tu nous parler de tes romans ?

Jean-François :

Pour répondre à cette question, il me faudrait écrire un... roman ! Bon, je me lance. Le premier roman que j'ai eu l'audace d'écrire était déjà un roman historique. Son cadre temporel se situait à la fin du 11ème siècle, durant la première croisade. J'ai vite abandonné cette période pour lui préférer celle du 17ème siècle. J'en suis à mon huitième récit en ce siècle essentiellement dominé par Louis XIV. Les thèmes en sont variés. En voici quelques uns :

L'apothicaire de la rue de Grenelle (Prix du roman des écrivains bretons) met en scène la vie d'un médecin apothicaire protestant qui se livre à l'alchimie.

Le Mépris et la Haine (Prix de la ville de Moret-Sur-Loing) s'intéresse à la noblesse de province, bretonne en l'occurrence.

Rendez-vous au Pré-aux-Clercs (Prix spécial du jury à Bapaume), En pleine période de la Fronde, deux frères que tout sépare s'affrontent jusqu'à la mort.

Le Roi des Halles. Je livre ici une version très personnelle de l'énigme du Masque de fer.

L'île de la Liberté : un pur roman d'aventures maritimes qui allie poésie de la mer et utopie de liberté.

JM :

  • As-tu d'autres projets d'écriture et peux-tu nous en dire quelques mots ?

Jean-François :

  • Un écrivain sans projet est un ordinateur sans disque dur ! D'abord une sombre histoire de sorcières qui met en scène les « petites gens », le petit peuple qui ne fait pas l'Histoire, mais qui, à son insu, a beaucoup contribué à la faire. Ce manuscrit est entre les mains de mon éditeur. Il pourrait être édité en 2021. Il a pour titre provisoire : Fils de Bourreau. Je viens de terminer un autre récit dont le personnage principal est un anti-héros, un être abject, mais fascinant comme le regard du cobra. Titre provisoire : Les aventure de Jean de Béthencourt, gentilhomme lillois. Et enfin, la biographie d'un marin, le comte de Forbin, commencée il y a dix ans, dont j'ai rédigé environ la moitié du texte (600 pages). J'espère bien que j'aurai terminé la seconde partie avant la fin de cette décennie !

JM :

  • Que représente pour toi l'écriture ?

Jean-François :

  • J'ai commencé d'écrire à l'âge où s'épanouissent sur le visage les fleurs boutonneuses, juvéniles et indésirables de l'adolescence, en même temps qu'apparaît le premier duvet, ombre de moustache. Le stylo – le clavier aujourd'hui – est mon plus fidèle compagnon. Rares sont les jours où je ne le sollicite pas. Je vis parfois « à côté de mes pompes » comme se plaît à le souligner mon épouse qui m'aimerait un peu plus concentré sur le réel !

JM :

  • Où trouves-tu l'inspiration pour créer les protagonistes de tes romans ?

Jean-François :

  • L'inspiration est au détour de chacune de mes lectures. Un mot parfois suffit pour susciter une image ou une idée qui, si elle est encore présente le lendemain dans mon esprit, prouve son intérêt.

Quant aux personnages, c'est parfois l'histoire qui les impose. Ils sont un composé hétéroclite des gens qui m'entourent.

JM :

  • Sauf erreur de ma part, tous tes ouvrages sont des romans historiques. L'écriture de tels romans nécessite d'importantes recherches. Comment as-tu procédé pour ce faire ?

Jean-François :

  • Il faut lire beaucoup, tant les ouvrages des historiens qu'ils soient contemporains ou de l'époque concernée, en l'occurrence le 17ème siècle, que les biographies des personnages qui feront, ou non, partie du récit, leur correspondance, leurs écrits publiés ou non. Il est important que la documentation soit parfaitement digérée pour qu'elle n'importune pas le lecteur. Cela s'apprend au fil des erreurs commises dans l'écriture des romans précédant celui qui est sur le lutrin.

JM :

  • Comment écris-tu (carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?

Jean-François :

  • J'ai toujours un carnet à portée de main. Je note des idées, des phrases à longueur de jours. Je ne fais aucunement confiance à ma mémoire, elle m'a trop souvent trahi. Je dégrossis mes textes sur le papier, au stylo à encre. Ils sont ensuite retranscrits sur l'ordinateur, réécrits et corrigés chapitre après chapitre.

JM :

  • Comment as-tu procédé pour faire publier tes livres ?

Jean-François :

  • Comme tout le monde (ou presque), j'ai ramé. J'ai adressé mon premier manuscrit à une vingtaine d'éditeurs nationaux et essuyé vingt refus. Après avoir tapissé mon bureau de ces retours chagrins et avoir revu mes ambitions à la baisse, j'ai trouvé un éditeur régional (les éditions Airvey, de Valenciennes) qui m'a fait confiance. Il m'a fallu attendre mon sixième titre (Rendez-vous au Pré-aux-Clercs) pour être enfin reconnu par un éditeur national et bien diffusé. Tous mes livres ont été publiés à compte d'éditeurs. Je n'aurais jamais accepté de payer pour être (mal) publié.

JM :

  • As-tu des séances de dédicaces prévues prochainement et où ?

Jean-François :

  • Impossible de répondre à l'heure actuelle à cette question !

JM :

  •  A qui confies-tu la première lecture de tes manuscrits (ami, membre de ta famille, bêta-lecteur) ?

Jean-François :

  • Mon épouse, dont l'œil est celui de l'aigle, a coutume d'être ma première lectrice pour traquer les scories de mes textes. Elle ne porte aucun jugement.

JM :

  • Es-tu sensible à la critique littéraire et penses-tu que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?

Jean-François :

  • Sensible à la critique ? Bien sûr ! Ceux qui prétendent le contraire sont des hypocrites. Tout média qui contribue à diffuser l'image d'un auteur et de son œuvre est le bienvenu

JM :

  • A quel moment écris-tu (le jour, la nuit...) ? Et pendant combien d'heures ?

Jean-François :

  • La nuit, je dors... Mon rythme d'écriture ne dépasse guère 3 à 4 heures par jour.

JM :

  • Que penses-tu de l'édition numérique ? (avantages – inconvénients)

Jean-François :

  • Personnellement, je n'apprécie pas de lire sur une liseuse, bien que j'aie essayé, pour ne pas mourir idiot. La diffusion d'un de mes derniers livres, Le Roi des Halles, a fait l'objet d'importantes ventes en e-book. Elles ont représenté environ un quart des ventes totales. L'édition numérique est donc loin d'être négligeable.

JM :

  • Quels sont les auteurs qui t'ont donné l'envie d'écrire?

Jean-François :

  • Dans le désordre : Clavel, Le Clezio, Van Dorp, Dumas, Yourcenar, Frison-Roche, Gary, Merle...

JM :

  • Quel conseil souhaiterais-tu donner à un lecteur qui désire devenir écrivain ?

Jean-François :

  • Tout d'abord, ne pas perdre de vue que l'on n'écrit pas pour se faire plaisir, mais intéresser (passionner ?) le lecteur. Il faut relire attentivement ses auteurs préférés en se détachant du récit pour en analyser la structure. Avant d'en commencer la rédaction, un livre doit être entièrement contenu dans la tête de l'auteur. On n'écrit pas au fil de la plume. Il faut se méfier des dialogues car les répliques de nos personnages échappent parfois à notre vigilance et nous entraînent sur des voies non souhaitées. C'est pourquoi un plan précis doit être élaboré, chapitre par chapitre, auquel nous nous référons en permanence en cours d'écriture. Chaque personnage doit faire l'objet d'une étude précise, caractères physiques et intellectuels, filiation, anecdotes, etc.

JM :

  • Outre tes activités d'écrivain j'ai cru comprendre que tu fais partie de l'Association des écrivains Bretons” et que tu es Président de l'Association des auteurs des Hauts-de-France (ADAN). Peux-tu nous dire quelques mots sur ces fonctions ?

Jean-François :

  • Je ne suis plus président de l'ADAN. J'ai effectué un mandat de trois ans et me suis retiré pour laisser la place à plus jeune ! On m'a accordé le titre de « président honoraire ».

JM :

  • Lis-tu ? Si oui quel genre ?

Jean-François :

  • Mes lectures sont un peu... bornées. Elles se rapportent toutes à quelques exceptions près, au 17ème siècle. Elles consistent à dépouiller les ouvrages d'historiens, les mémoires d'auteurs de ce même siècle, et les livres des romanciers des 19 et 20èmes siècles qui ont écrit... sur le 17ème !

JM :

  • Que préfères-tu : écrire ou lire ?

Jean-François :

  • S'il fallait absolument choisir, je dirais écrire.

JM :

  • A quelle époque aurais-tu aimé vivre ?

Jean-François :

  • On pourrait s'attendre à ce que dise : le 17ème siècle. Mais je ne le dirai pas. Il faut se garder des images toutes faites, « c'était mieux avant... » S'il était brutalement plongé en plein 17ème, l'homme du 21ème aurait bien du mal à s'adapter. Il regretterait vite son chauffage central et sa brosse à dent ! Sur vingt millions d'individus en France, seuls quelques dizaines de milliers vivaient correctement, ceux qui bénéficiaient d'une particule.

JM :

  • Si tu devais partir sur une île déserte et pourquoi pas pour” l'Ile de la liberté” !! quel objet incontournable à tes yeux emporterais-tu ?

Jean-François :

  • Crayon, papier... et dictionnaire !

JM :

  • En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?

Jean-François :

  • Les femmes... et le chocolat !

JM :

  • Quel est ton proverbe favori ?

Jean-François :

  •  « Il faut viser la lune car en cas d’échec on atterrit toujours dans les étoiles. »

JM :

  • Si tu étais un fruit, une couleur, une fleur, un animal ? Tu serais :

Jean-François :

    • la pomme car elle symbolise bien la vie : tentation et... pépins.
    • La marguerite car en l'effeuillant... avec un peu de chance...
    • L'albatros, lassé d'un long voyage... ou l'hirondelle, bien qu'elle ne fasse pas le printemps.

 

JM :

  •  As-tu quelque chose à ajouter?

Jean-François :

  • On me prête un certain talent, mais je préférerais en être propriétaire...

JM :

  • Merci Jean-François pour ce très agréable moment passé en ta compagnie.

Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Jean-François.

Marie Zielinski

Bonjour, 

Nous nous sommes rencontrés en 2017, aux Bouquinales d'Hazebrouck. Ce n'était pourtant pas le roman dont vous faisiez la promotion, mais j'ai une faiblesse pour le Moyen-âge, j'ai donc choisi L'ombre de Dieu que vous m'avez dédicacé (voir ci-dessus) puis nous nous sommes revus chez Aline Marelli, à Chauny en 2018 pour la sortie de :Rendez-vous au Pré aux clercs. Ensuite ce fut à Bondues en 2019(photo à l'appui dans les tribulations d'un jeune auteur) pourLe Roi des Halles. J'ai été si séduite par votre discours à propos de l'énigme du Masque de fer que j'ai oublié de régler cet ouvrage ! 
            						            					</div>
            				</div>
																		        			</div>
                            		</div>
                        	</div>
						    </div>

<ul class=

  • 1
  • 2
  • 1 / 2 2
  • Ajouter un commentaire