Entrer en littérature

 

Entrer en littérature.
C’est un titre bien immodeste. Entre-t-on en littérature comme on entre en religion ?
Ecrire est un acte exigeant. Outre la passion, le désir et son besoin d’être assouvi comme l’estomac titillé par la faim réclame sa pitance, il réclame rigueur, discipline, astreinte. L’insatisfaction doit en être la gardienne vigilante qui pousse à se corriger sans cesse. Heureux sont ceux qui peuvent prétendre à une plume facile d’où s’écoulent les phrases simples, ruisseau rafraîchissant au murmure printanier. Les plus belles phrases sont les phrases évidentes : « que ne les ai-je écrites moi-même ? Il suffisait d’y penser… ? » Mais la grâce apparente qui leur appartient est le fruit d’un labeur souterrain dont les traces ne doivent jamais apparaître en surface.
Voilà un long préambule pour dire que je suis entré dans les ordres de la « chevalerie de la plume » depuis cinq ans. Il a fallu tout ce temps pour qu’un premier roman – et non le premier manuscrit – soit frappé de son ISBN et existe enfin.

Exister, c’est essentiel, mais pour vivre il faut être lu. Pour être lu, il faut être diffusé et distribué. Facile à dire !
Mon éditeur, Marcel Gillet, Editions du Bord du Lot, est ce que l’on nomme un petit-éditeur-indépendant, donc avec peu de moyens de diffusion et de distribution. Il ne dispose pas d’une équipe de commerciaux à l’instar des Galligrasseuil pour imposer aux libraires cinquante exemplaires de leurs dernières parutions. Il ne peut pas faire le siège des rédactions avec les pré-épreuves avant impression pour procéder au lancement anticipé avant même que les rotatives n’aient commencé de tourner. Il n’a pas les fonds nécessaires pour imposer sa présence sur les salons et les manifestations diverses dans l’hexagone.
Donc, il faut se prendre par la main. S’afficher au moins régionalement. Solliciter la presse, les radios et télévisions locales. Et puis, ses petits livres sous le bras, pousser la porte des libraires…
C’est mon programme pour les semaines à venir.

Commentaires

  • Mélodie Dantan
    • 1. Mélodie Dantan Le 08/04/2012
    Après avoir auto-édité mon premier livre (100 exemplaires), je suis passée à la phase diffusion. Pour l'instant j'ai réussi à vendre 47 exemplaires parmi mes connaissances et maintenant, je m'amuse beaucoup en recherchant des salons sur internet. J'ai constaté avec beaucoup d'étonnement qu'un auteur auto-édité avait plus de chance de pouvoir accéder à un salon qu'un auteur à compte d'auteur. Tout cela est tellement nouveau pour moi, une vrai découverte. Mais comme j'ai fixé le prix de mon ouvrage à 7 euros, ce serait un grand hasard si j'arrivais à le vendre dans un salon sans perdre de l'argent. Il ne me reste plus que le porte à porte auprès des libraires et encore, il ne faut pas qu'ils soient trop gourmands.
    • ZIMMERMANN Jean-François
      • ZIMMERMANN Jean-FrançoisLe 09/04/2012
      Un libraire demande entre 35 et 40% de marge. Il n'achète pas les livres, mais les accepte en dépôt - pas toujours! - Tous les 6 mois, il faut faire le point des ventes, facturer et reprendre les invendus. Il faut jeter les exemplaires feuilletés et salis. Les libraires ne promeuvent guère les livres qu'ils ont en dépôt car il leur faut s'occuper en priorité des "offices" livrés par les grands éditeurs et qu'ils paient à 30 jours. Voilà un an que j'ai publié - à compte d'éditeur - mon premier ouvrage et qu'en bon petit soldat je suis parti au front pour le faire connaître et, subsidiairement, le vendre. Je l'ai placé dans une vingtaine de librairies en jouant les V.R.P. Le résultat est plus que modeste. Tous les frais de "prospection" étant à ma charge, les 8% de droits d'auteur sont bien loin de les couvrir !!! Heureusement que je n'écris pas pour vendre des livres, mais pour gagner des lecteurs ! Bon courage...
  • Mélodie Dantan
    • 2. Mélodie Dantan Le 09/04/2012
    Merci beaucoup pour vos encouragements. Je vous tiendrai au courant pour la suite.

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