Pardon, très cher
Jean-François, pour le temps que j'ai pu mettre à lire votre livre et, surtout, à en faire la critique. Je tenais cependant à le lire à tête reposée car c'est toujours un véritable enchantement pour moi de me transposer, grâce à vous, dans ce XVIIe siècle que vous aimez tant et que vous nous présentez de telle façon qu'on aurait aimé le connaître avant.
Comme beaucoup, je me suis posée des questions sur l'identité du fameux Masque de fer. Alors lorsque j'ai vu que ce nouveau roman était sur ce thème, j'étais en joie. Cependant, ne nous y trompons pas, il s'agit bien d'un roman, donc
Jean-François Zimmermann a choisi dans l'Histoire le personnage qui, je pense, pourrait être le plus probable pour lui. Car notre romancier a effectué un lourd travail de recherches avant de laisser sa plume courir sur le papier. Ce Roi des Halles n'est autre que François de Vendôme, petit-fils d'Henri IV et cousin de
Louis XIV. Il est ici en prison à Pignerol, de même que
Nicolas Fouquet et Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun. François de Vendôme intrigue car on ne connait pas son identité, et pour cause… celui-ci porte un masque. Fouquet n'aura de cesse d'en savoir un peu plus sur le mystérieux prisonnier de la tour d'en-bas :
"– Monsieur Fouquet, nous sommes forts mécontents, et si j'insiste sur le « nous », vous devinez quelle personne j'associe à notre ressentiment, nous sommes fort mécontents, donc, que vous ne puissiez tenir bride à votre imagination, toujours aussi fertile, et surtout à votre langue. Les propos que vous tenez concernant le prisonnier de la tour d'en-bas sont dénués de tout fondement. Vous confiez à vos valets le fruit de vos élucubrations et ceux-ci s'empressent de les divulguer aux domestiques et aux soldats de la garnison qui, eux-mêmes, en font état dans la ville de Pignerol." (P59)
Comme d'habitude, je me suis régalée à la lecture de ce roman dont le poids (454 pages tout de même) est égal à la richesse de l'écriture. Se retrouver dans les pensées de ce fameux prisonnier que
Jean-François Zimmermann fait vivre ici, est à la fois curieux et vivifiant. Lui faire rédiger ses mémoires – alors qu'on ne sait pas (le saura-t-on un jour ?) s'il s'agit vraiment de lui – tient du tour de force. Mais les connaissances de l'auteur, associées à son imagination sont toujours là pour faire de ses romans de véritables chefs-d'oeuvre.
Lien :
https://promenadesculturelle..