Frédéric Beigbeder

Amende honorable

   Je n’appréciais pas le Frédéric Beigbeder de la fin des années 90. Il me semblait appartenir à la classe des ambitieux suffisants, des sans scrupules, faussement anarchistes, amateurs des soirées parisiennes et des cocktails mondains, marionnettes du show-biz.
   J’ai révisé ma copie.
   Comme un bon vin – qu’il apprécie, grâces lui soient rendues ! – il se bonifie, année après année, au fil de sa plume. Son humour, son ironie légère, sa dérision, son autodérision, ses justes analyses des travers de notre temps nous révèlent qu’il sait tirer profit de ses longues nuits parisiennes et qu’il n’est pas dupe de ses strass.
   Il est aujourd’hui âgé de quarante-cinq ans – tiens, déjà ! – Qu’il se rassure, il ne les fait plus. Il rajeunit. Il lui reste donc à parcourir un chemin aussi long que celui qu’il a déjà emprunté. Si son trot demeure aussi soutenu, nul doute qu’il nous mènera en des royaumes que nous avons hâte de découvrir en sa compagnie.

 

Ajouter un commentaire